Faute de moyens financiers et d’infrastructures adéquates : le football congolais orphelin de père et de mère !
Alors que l’on constate un peu partout dans le continent africain une montée en puissance du football, au pays de Trésor Mputu Mabi les choses pataugent dans la boue. Pas de moyens financiers pour une organisation professionnelle de football dans ce pays où chaque fois que le soleil se lève, l’on apprend des détournements chiffrés tous en millions de dollars américains.
L’Etat n’a pas de moyens pour soutenir le secteur sportif alors que c’est le même qui n’hésite pas à mettre des millions dans le secteur culturel et autres évènements politiques.
Que dire de l’utilisation de peu moyens mis à la disposition du sport ? Rien d’extraordinaire si ce n’est cette énième dénonciation des abus constatés et connus de tous. Tenez par exemple, lorsqu’il faut faire déplacer des danseurs, chanteurs et autres applaudisseurs qui gravitent autour de l’équipe nationale, le gouvernement débourse des sommes faramineuses et curieusement lorsqu’il faut mettre la main dans la poche pour organiser convenablement le football et ainsi donner à cette équipe nationale tous les moyens de sa politique : les caisses de l’État se retrouvent miraculeusement vides !
Et le football congolais, tel cet orphelin abandonné à son triste sort, se retrouve ainsi seul, sans appui et condamné à la débrouillardise avec toutes les conséquences qui viennent avec.
Une priorité pour personne
Alors que certains acteurs sportifs se battent comme le diable dans un bénitier pour essayer de sauver le football congolais, certaines difficultés imprévisibles et inévitables viennent leur barrer la route : le pays manque cruellement des infrastructures sportives adéquates. Qui peut croire qu’en 2023 que la capitale congolaise manque de stade digne de ce nom ?
L’unique enceinte sportive opérationnelle, le stade des Martyrs, pose encore de sérieux problèmes dont les solutions se font encore attendre. L’insécurité ingérable, la difficulté dans la gestion et contrôle des masses, l’insalubrité pour ne citer que ceux-là, font aujourd’hui que ce stade mythique de Kinshasa malgré la pose des chaises colorées en plastique, ne soit point homologué par la FIFA !
Pour ne rien arranger à la situation catastrophique que traverse le football congolais, des activités extrasportives ont la priorité sur le Football. Entre un Fally Ipupa qui veut exhiber la souplesse de ses tours de reins au stade des Martyrs et la rencontre Vita-Imana, le gestionnaire, pour des raisons de dividendes évidentes, cède le stade au musicien, au détriment du football !
Pour une campagne religieuse d’une église populaire, le football se voit formellement privé de sa cathédrale et ne peut que verser de chaudes larmes en constatant les dégâts causés par ces événements. “Ils vont réparer”, dit-on, “alors que toi, quand tu causes des dégâts, tu ne répares point”, ajoute-t-on.
Et ceci est connu de tous, tout le monde voit dans cette situation une forme de logique et cela ne semble déranger personne !
Le football se retrouve ainsi de temps à temps, privé de ses infrastructures et ne sait point à quel saint se vouer. La dernière réunion de la linafoot avec l’Adfco peut servir de parfaite illustration pour ces cas précis.
Une révolution s’impose !
Il est temps de penser à ce sport comme miroir de la bonne santé de la nation congolaise et aussi comme un facteur-clé de son développement. L’heure est venu de montrer le cap du professionnalisme au football congolais et à penser sérieusement à sa rentabilité. Il devient impératif que l’on pense enfin à une économie des sports et de mettre, désormais, le loisir au second plan. Car aujourd’hui, le football est un business et donc il doit être considéré en tant que tel en Rd-Congo. À ceci devra s’ajouter un critérium strict dans le choix des animateurs qui sont appelés à occuper des fonctions liées directement et indirectement à ce sport-roi.
Par AM
