L’évêque du diocèse catholique de Butembo-Beni (Nord-Kivu) regrette que 61 ans après l’accession du Congo à son indépendance, nombreux congolais croupissent encore dans la misère et l’insécurité. Lors d’une messe de « prière pour la patrie et le progrès du peuple congolais » dite mercredi 30 juin dernier à la cathédrale de Butembo, Mgr Sikuli Paluku Melchisédech a dénoncé le manque de volonté qui caractérise les dirigeants congolais.
Selon lui, si le pays traîne aujourd’hui dans la misère et l’insécurité, c’est parce que nombreux citoyens, notamment les gouvernements, n’ont aucun amour pour leur patrie. Une attitude qui les pousse à travailler pour leurs intérêts individuels.
« 61 ans après l’indépendance, notre pays ne mérite pas d’être appelé pays indépendant. Nous avons raté de construire une vraie indépendance pour des raisons que nous connaissons. Nous devons reconnaître que nous avons échoué d’aider nos concitoyens à se relever, comme nous le chantons dans notre hymne “début congolais”. Comment les gens peuvent manquer même de l’eau à boire alors que nous avons des sources à proximité. Ceux qui gouvernent le pays, n’aiment pas le Congo. Nous les congolais, nous sommes comme si nous n’aimons pas notre pays. Nous travaillons plus pour l’intérêt individuel et non général. Nous ne voulons pas l’avancement de ce pays, pour que tous vivions dans de bonnes conditions. Il y a un manque de volonté politique. Si vraiment nous respectons ce qui a poussé ceux qui se sont sacrifiés pour le développement du pays et des congolais, nous ne devons pas connaître ce que nous vivons », a dénoncé Monseigneur Sikuli Paluku Melchisédech.
Il a appelé les congolais à combattre les antivaleurs qui empêchent les citoyens à jouir des retombées de l’indépendance du Congo. « L’insécurité que nous vivons ici chez nous, le tribalisme a détruit le pays. Soyons courageux comme l’ont été les Lumumba, en vue de défendre et reconstruire notre pays, et non travailler pour des intérêts individuels. Pour la vraie indépendance, nous devons combattre toute chose ou habitude qui nous empêche de travailler pour l’intérêt commun : la corruption, l’injustice qui pénalise les pauvres et les vulnérables, nous devons travailler pour le bien commun», exhorte-t-il.
Par Claude Sengenya
Actualite.cd/Le Télégramme du Congo