POLITIQUE

Sama Lukonde : Premier Ministre de tous les enjeux et de tous les dangers !

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Sa nomination en date du lundi 15 février 2021 au poste de Premier Ministre intervient dans un contexte plus difficile que particulier de notre pays. Un contexte morose où tous les indicateurs sont au rouge. On en est conscient. Mais, que la République Démocratique du Congo soit classée 2èmecrise de faim au monde, après le Yémen, avec plus de 5 millions d’enfants qui souffrent d’une malnutrition sévère, doit quand même révolter plus d’un congolais. Si c’est d’un Congo, au sortir des crises institutionnelles à répétions que Sama Lukonde a hérité, c’est aussi d’un Congo au bord du gouffre, que Sama Lukonde doit relever les défis. Aucune excuse ne lui sera permise, sans lui être sévère.
Quel est ce chef militaire qui peut se réjouir d’une mission de libération des otages d’entre les mains des terroristes, s’il n’a pas encore accompli sa mission ?
C’est dans cette logique de guerre que tout heureux promu devrait réfléchir. Malheureusement dans notre pays la nomination à un poste quelconque est sujet à des festoiements interminables. Ignorant souvent la hauteur des défis à relever qui attendent. Ce comme-si dans les têtes des heureux nominés, il n’y a qu’une une seule chose l’enrichissement facile et le clientélisme.
Un sbire du Président de la République à la tête de l’exécutif ? Quels en sont les enjeux, et quels en sont les dangers qu’encours la République ? 
Sama Lukonde, Premier Ministre de tous les enjeux
Dans notre sablier il s’est égrené deux années de débâcle du gouvernement de coalition, deux années de croque en jambe de part et d’autre, deux années de guerres intestinales au sein d’un exécutif issue d’un même législatif. Quand ceux du FCC faisaient cessés leurs sympathies au nouveau Président de la République, ceux du Cach cachaient un agenda noir pour le déboulonnement du système. La suite est connue de tous. Si la nomination d’un jeune, dénommé Sama Lukonde à la tête de la Gécamine, avaient donné le coup d’envoi à un duel fratricide sanglant FCC contre Cach, la nomination et l’investiture des juges constitutionnels, ne viendra que mettre la poudre au feu, jusqu’à calciner cette coalition FCC-CACH. Et de ces cendres FCC-Cach, naîtra la nouvelle majorité dite de l’Union Sacrée.
La nomination de ce même jeune, le dénommé Sama Lukonde comme le nouveau Premier Ministre, paraît tel un arc-en-ciel qui annonce la fin du déluge prédit par Jean Marc Kabund, « bayekola déjà ko nager » entendait, qu’ils apprennent déjà à nager. Au pyromane de Sama Lukonde, l’on a en ces jours attribué le rôle de sapeur-pompier de la crise. Ainsi dans la mission lui attribué, il compte cinq défis majeurs à relever, s’il veut jouer un rôle clé de la reconduction de son patron Félix Tshisekedi à la magistrature suprême en 2023. Une seule année nous sépare de 2023.
Pour les plus pessimistes Sama Lukonde est nommé capitaine d’un navire qui va s’échouer avant le quai de 2023. La première de raison, c’est la nature fragile de la mère porteuse de l’enfant éprouvette Union Sacrée.  
1. Défis sécuritaire
La restauration de la paix sur toute l’étendue du territoire national doit préoccuper au plus haut point, le Premier Ministre Sama Lukonde. Surtout qu’à l’Est du pays, où l’insécurité bat son plein, chaque jour, nos compatriotes sont tués, des femmes et filles violées et le pays se vide de ses ressources. Ailleurs, l’on enregistre des conflits ethnico-communautaires entre pygmées et bantous et/ou entre bantous et nilotiques. Et dans nos villes, la recrudescence de la délinquance urbaine, la criminalité arrive à un taux alarmant. Pour réussir ce pari, il faut une diplomatie agissante, pour une influence dans la sous-région, former et équiper nos forces armées, la police nationale et autres services de sécurité.
2. Infrastructure et développement
Le manque cruel des routes de desserte agricole, des ports et aéroports, des chemins de fer, des écoles, des hôpitaux, des logements sociaux… Le gouvernement, Sama Lukonde a le pain sur la planche pour construire des nouvelles usines, renforcer l’agriculture, équiper la Regideso pour que l’eau potable jaillisse dans les confins du Congo, accompagner la Snel à finaliser le projet grand Inga, finaliser le port en eau profonde de Banana et concrétiser le pont route-rail qui va relier Kinshasa à Brazzaville.
3. Le Social
Le crédo du Président Tshisekedi est «le peuple d’abord», cela ne doit plus demeurer un slogan creux deux année après son investiture, et devenir une réalité. Il revient donc au gouvernement Sama Lukonde d’améliorer les conditions de vie d’une population qui a trop souffert. Cela se passe par la création d’emplois, l’amélioration des salaires, l’effectivité de la gratuité de l’enseignement et de l’accouchement. Reformer le système de santé, de l’éducation, de transport…
4. La diplomatie
Toutes les guerres ne se gagnent pas par les armes. Il faut que la RDC mette en place une machine diplomatique digne de son rang. En renforçant les partenariats bilatéraux et multilatéraux. Bref, ouvrir la RDC au monde et rassurer les investisseurs à investir au Congo.
5. Renforcer la démocratie
Renforcer l’Etat de droit avec une justice juste et équitable pour tous, lutter contre la corruption, garantir la liberté d’expression, préparer et organiser les élections apaisées et transparentes à 2023.
Les dangers qui guète Sama Lukonde
Le Premier Ministre Sama Lukonde n’ignore pas que l’avenir politique de Tshisekedi à la tête du pays repose sur son gouvernement.  Après deux ans de fiasco du gouvernement Ilunkamba, Félix Tshisekedi n’a plus droit à l’erreur.
Les défis sont certes grandioses mais l’avenir de Félix Tshisekedi à 2023 en dépend pour son deuxième quinquennat. Si Sama Lukonde ne sera pas à mesure de tout réaliser, mais la réalisation de la moitié lui sera tolérable, pour se voir maintenu Chef du Gouvernement jusqu’à la fin du 1er quinquennat et si possible que l’on puisse réitérer sa confiance au deuxième quinquennat, il lui faudra obéir à l’œil et à la baguette, à Félix Tshisekedi.
Dans une constitution qui consacre un exécutif bicéphale, Le président de la République détient une face, et le Premier ministre étant l’émanation de l’Assemblée Nationale détient l’autre face, il était impérieux pour Fatshi d’avoir un 1er ministre qui ne ferait écran à sa politique. Un premier ministre porteur et conducteur d’un programme déterminé par ce dernier, qui cadre avec la vision du Président de la République.
Le danger en est que, la constitution du 18 février 2006 tel que révisée en 2011, veut à ce que le Président de la République soit inviolable et irresponsable, vis-à-vis du parlement. Ce qui fait que Sama Lukonde aura à obéir à des décisions de son Président de la République, ce sera à lui d’endosser la charge.
Certaine opinion parle même du confusionnisme de régime politique. Avec tous les leviers de pouvoir entre ses mains, le pouvoir Présidentiel, législatif, Exécutif et Cours et Tribunaux à sa merci, Fatshi ne deviendra-il pas un animal politique ? Tandis que la constitution avait prévu cette séparation de pouvoir comme mécanisme d’entraver toute dérive dictatoriale, pour bloquer des ambitions démesurées, le Président Félix Tshisekedi a maintenant d’entre ses mains une truelle quitte à lui de décider de bâtir un mausolée d’où sera enterrer le destin du Congo où de bâtir une chapelle de paix qui réunira les fils et filles de ce grand et beau pays. Plus rien ne lui bloque, Sama Lukonde est chef d’un gouvernement, avec des atouts pouvant lui permettre de conduire à bon escient la vision déterminée par le Chef de l’Etat pour le Congo.
Le Gouvernement de l’Union Sacrée
Vu la situation chaotique que traverse le pays, un gouvernement éléphantesque et budgetivore de 57 warriors n’était pas envisageable. L’on s’attendait à un gouvernement de 25 à 30 membres pour réduire drastiquement le train de vie des institutions pour répondre aux attentes de la population.
L’expérience macabre de 2020 ou tout le budget (3,5 milliards de dollards) était dilapidé uniquement pour la remunération et le fonctionnement des institutions est encore frais en mémoire. N’eut été l’intervention du FMI et de la banque du trésor nous sérions arrivés à la cessation de paiement. Qu’à cela ne tienne, le vin est déjà tiré il faut le boire.
L’amélioration des conditions sociale de la population, telle doit être la mission principale du gouvernement Sama Lukonde.
Si les pro Président de la République attende de lui d’être un Premier Ministre béni oui oui, les antagonistes font entendre leurs voix de leur part, que le Congo n’attend pas à la tête de son exécutif un premier ministre pantin, chez qui le Président édicte tout, et qui ferait office d’un commissaire Générale du Président Mobutu, qui agit par délégation de pouvoir.
Au livre de l’histoire de la République sur quel registre ce nouveau 1er ministre inscrira-t-il son nom ? Chaque action qu’il aura à poser et chaque décision qu’il aura à prendre déterminera la réponse.
Par Joseph Lounda
Le Télégramme du Congo (LTC)


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